Feux de Bengale

Dans le poème d’Ilhan Berk, Zozo Dalmas se trouvait donc au Pera Palas quand les pachas Enver et Cemal remontèrent jusqu’à leur chambre. Le feu d’artifice faisait exploser le ciel d’été…

Je n’ai jamais vu autant de feux d’artifices qu’à Istanbul. Dès qu’arrivent les beaux jours et que la nuit tombe sur les terrasses, il n’est pas rare d’en compter deux ou trois dans la même soirée, le vendredi et le samedi soir surtout. Dans cette ville, on envoie des bouquets de fusées lumineuses comme en Europe on plante des bougies sur un gâteau. C’est d’ailleurs souvent ainsi que sont proclamés les anniversaires, dans l’élite des beaux quartiers. Les clubs sportifs n’en sont pas avares non plus: c’est à celui qui fera la démonstration de sa suprématie en affichant le plus coloré des feux de Bengale, qui durera longtemps et fera parler dans les gazettes…

Combien de temps a t-il duré, celui dont la lumière ensanglantait le Bosphore, au pied du Pera Palas, quand Zozo Dalmas rallumait, ce soir-là, l’incendie de son rouge à lèvres?

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